Résumé :
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"Cet article interroge deux lieux communs associés à la culture numérique et plus particulièrement à celle du logiciel libre. Le premier, celui de l’immatériel, consiste à aborder le cyberespace comme un monde informationnel doté de propriétés distinctes de celles du monde physique. Le second, celui de la déterritorialisation, présente les collectifs en ligne comme détachés de tout ancrage territorial. L’article montre la manière dont ces lieux communs habitent la culture du logiciel libre, en revenant aux origines de celle-ci au sein du AI Lab du MIT, en examinant l’influence exercée sur elle par la pensée cybernétique et en analysant le processus d’extension et de globalisation du free software. L’article développe également une critique de ces topoï, en montrant qu’ils contribuent à occulter la continuité entre les transformations du monde numérique et celles du reste de la société. La conclusion revient sur l’essor récent du mouvement maker, fortement influencé par le logiciel libre, et met en avant la persistance des enjeux liés à la matière et au territoire, y compris au sein de la culture numérique."
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